Alors que nombre de Français ployant sous le fardeau de prélèvements obligatoires importants voire selon certains insupportables prônent un État minimal ou du moins beaucoup plus modeste, la quête souvent aveugle d’un moins d’Etat qui occupe notre pays depuis de nombreuses années n’a pas encore permis, loin de là, de trouver sa taille et sa structure idéales. Réfléchir et s’interroger un peu plus, voire beaucoup plus sur les rôles et missions respectives de nos multiples administrations ne saurait attendre.
De mesurettes en réformes coûteuses et ratées telles celles des régions, le dégraissage systématique prôné par certains tout autant que l’immobilisme prôné par leurs adversaires, aboutissent à des conflits tapageurs et stériles pour ne pas dire à de nouveaux gaspillages et à la désunion de notre pays.
La crise de légitimité qui touche l’Etat vient non pas de ses fonctionnaires, mais de la fréquente inefficacité de son organisation et de son manque de réactivité, de sa lenteur face aux nouveaux besoins sociaux, aux demandes et à l’évolution du pays.
L’idée d’un amaigrissement uniforme des administrations est dans cet esprit tout à fait stupide, car s’il importe de mettre fin à de vieilles habitudes bureaucratiques, c’est bel et bien d’une meilleure organisation et d’un redéploiement que nombre de nos services administratifs ont besoin.
La crise actuelle du Covid 19, est bien l’illustration que malgré un budget record de la France en matière de dépenses publiques, nos services de santé sont loin d’être aussi efficients que nous le prétendons, malgré le dévouement d’un personnel actuellement exemplaire.
Avant d’affirmer qu’il y a trop de fonctionnaires, il serait fort utile de savoir s’ils sont bien employés et surtout au bon endroit. Le plus n’engendrant pas nécessairement le mieux, il devient peut-être pertinent et urgent, avant de réclamer plus ou moins d’Etat, de réclamer, mieux d’Etat, et d’y travailler !!!

Ecrit par Dominique Mirassou
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