La créatrice, Petrusse Reijnen, d’origine néerlandaise, a d’abord été antiquaire et galeriste. Passionnée par le tissu, elle s’est progressivement créée une grande collection de tissus anciens, d’Europe, d’Inde, du Japon, … sa source d’inspiration aujourd’hui est diverse se nourrissant aussi bien de peinture que de la couleur des paysages. Ce foulard est né d’une demande de Katia Gortchakoff qui travaille pour la fondation Noureev avec l’idée précise de retrouver les nuances et les motifs des cuirs de Cordoue de chez Rudolf Noureev. Pour cette soirée c’est bien sur Charles Jude qui a travaillé pendant 20 ans aux côtés de Rudolph Noureev qui est venu évoquer la passion du Noureev collectionneur de tissus et de bien d’autres choses comme ces cuirs de Cordoue qui ont servit de guide à la création de ce grand foulard en laine. Charles Jude ne manque aucune occasion de parler de Rudolf Noureev comme il l’avait fait pour l’exposition d’Una St Tropez au château Kirwan. Ici il a insisté sur le côté collectionneur de très belles étoffes et de très beaux objets, ce dernier entassant une fortune et ne sachant pas trop toujours ce qu’il allait faire de ces objets à tel point que dans son appartement parisien il roulait les tapis sous les canapés ne sachant plus ou les mettre. Charles Jude aussi bien que Thierry Fouquet sont administrateurs à la Fondation Noureev et c’est dire combien Bordeaux est impliqué dans le souvenir Noureev qui se traduit aujourd’hui par la magnifique création de Petruss Rejinen, présentée lors de cette soirée

Charles Jude a aussi rapporté l’épisode ou Noureev rentre chez un antiquaire en Turquie et où il achète 30 tapis toujours sans trop savoir ce qu’il va en faire. Toutes ces étoffes, ces tapis lui serviront à décorer aussi bien son appartement de Paris que celui de New-York qui se sont révélés être de véritables cavernes d’Ali baba. "C’est comme les cuirs de Cordoue il les avait acheté depuis très très longtemps mais il ne savait pas trop quoi en faire" a ajouté Charles Jude et il a aussi rappelé qu’on ne voyait Noureev que coiffé d’un bonnet ou d’une casquette et qu’il ne mettait "ça", que pour que rien ne lui tombe sur la tête. C’est Stéphane Delaux qui a pris la parole ensuite pour présenter en premier lieu les respects d’Alain Juppé n’ayant pu être là et il a brodé sur le nom de Petrusse et les assemblages qui n’étaient que de couleurs dans le cas présent. Il a souligné le poids de Noureev dans l’art à l’égal de nom comme Maria Callas, des noms qui marquent profondément leur génération et les générations suivantes. Il a souligné que Bordeaux avait la chance d’avoir en la personne de Charles Jude quelqu’un qui connaissait bien Noureev, qui pouvait en parler longuement et que pour lui il était difficile de parler après ce dernier, considérant que son discours avait moins d’attraits. Il a souligné l’importance du témoignage de Charles qui a longuement côtoyé cet extraordinaire personnage qu’était Rudolph Noureev. Petrusse avait bien fait les choses car c’est un magnifique buffet concocté par Georges Gotrand et arrosé par un excellent Pessac-Léognan qui attendait les invités.

photo Front page  : Stéphanie Roublot, première danseuse du Ballet de l’Opéra National de Bordeaux porte le foulard Noureev lors de la soirée.