Bayonne

Peñas et Fêtes de Bayonne : une longue histoire d’amitié !

Dernière semaine du mois de juillet (un peu avant, pendant et même après) de quoi parle t-on traditionnellement aux halles de Bayonne, dans les cafés de la ville… et dans les villages environnants (de part et d’autre de l’Adour) ? Des Fêtes – est il besoin de préciser de Bayonne ?
Les conversations vont bon train au comptoir du bar : la fréquentation attendue cette année, la météo, la Temporada, … et les peñas, bien sûr ! Autant de sujets incontournables, ce dernier tout particulièrement.



De l’autre coté de la frontière peñas signifient groupes d’amis ; depuis longtemps déjà ils se constituent en sociétés autour d’une passion commune qu’elle soit taurine, sportive, musicale ou autre, dans une ambiance informelle souvent liées à la fête. Ainsi à Pampelune il existe seize peñas en rapport avec la San fermin* (semaine des fêtes de la ville). La toute première, la Unica, voit le jour en 1903 ; deux autres dans les années 1930 ; suivies d’un grand nombre de créations entre1945 et 1955.
Revenons du coté hexagonal des Pyrénées et dans le sud de la France en général : il existe également des sociétés festives. Il en va ainsi des peñas bayonnaises les plus emblématiques, qui pour nombre d’entre elles se dissimulent dans les remparts. Ce lieu d’implantation des associations revêt une forte puissance de cohésion avec la ville ; il est un symbole d’appartenance à la cité . On recherche dans la fréquentation de ces lieux, dans l’appartenance à ces groupes une racine bayonnaise apportées par les remparts qui protègent, ces fortifications conçues par le Marquis de Vauban ! Les casemates appartiennent encore pour beaucoup aux militaires qui les louent à la mairie, qui elle même les sous-louent aux peñas les plus anciennes, les plus respectables !

Bar de la peña Pottoroak

C’est le cas du Club Pottoroak, qui signifie canard en basque, animal chassé par les musiciens !!
Au tout début, il rassemble des gars de Bayonne ayant en commun le goût de chanter et le plaisir du rugby. Des 1965, la bande se retrouve au Club des Clubs, le repère de Jean Dauger (trois quart centre international), une survivance des académies sportives anglaises .
Un otxote (groupe de huit chanteurs) sous la direction de son chef de chœur André Béhotéguy, se forge une certaine renommée. Rapidement la ville met à disposition la casemate du rempart Lachepaillet contre un franc symbolique ; les maires, Henri puis son fils Jean Grenet, faisant partie de l’association. Même les premiers meubles proviennent du bar Dauger quand il ferme ses portes !
Avec Jean Dauger, André Béhotéguy, Jean Louis Etcheto (actuel président)… une trentaine de membres fondateurs officialisent Pottoroak qui a dépassé à ce jour les 45 ans d’existence.
En 2015, un disque est enregistré. Le Chœur d’Hommes reste le moteur du groupe. Et durant l’été, le public est invité à quatre concerts (les mardi 4 et 18 juillet, ainsi que 8 et 22 août…), au pied du rempart. Evidemment, d’autres sont organisés toute l’année, ainsi que des concours gastronomiques… Les membres eux même ne manquent pas de se réunissent le vendredi autour d’un repas.

Les préparatifs pour la fête.

Dernier lundi de préparatifs avant les fêtes 2017 (qui débutent le mercredi suivant par la remise des clés à la foule rassemblée devant la mairie). Rendez vous Boulevard Rempart Lachepaillet : quel drôle de nom ! Et qui n ’a pas su mettre les historiens d’accord sur ses origines : peut être les brigands au Moyen Age qui obligeaient le passant à « lâcher panier » !?
Mais quand la fête bat son plein, en soirées, Pottoroak ouvre ses douves aux festeyres ; comme la plupart des confrèreries bayonnaises le club prend par aux festivités. Par opposition à la rue « au coude à coude » l’ambiance des peñas reste dans la tradition : boire, mais chanter ensemble, tenue blanche exigée pour entrer dans ces entrailles de la ville… : ici il n’est pas question de brigands !!
Le rôle de toutes ces sociétés (environ quatre vingt qui regroupent plus de trois milles bayonnais) n’est pas sans importance dans l’évolution du sens de la fête. Le Groupement des Associations Bayonnaises est une sorte de contre pouvoir aux cafetiers et pour la mairie un moyen de gérer la fête et ses débordements . Elles sont des repères festifs tout en assurant une souplesse de contrôle.
Vive Bacchus et à l’année prochaine...

*Petite chronologie historique des Fêtes  :
Le 13 juillet 1932 lancement officielles des premières.
Avant il y eut donc la San Firmin, que d’aucun disent inspiratrice des Fêtes de Bayonne...
La première corrida date du 14 juillet 1934.
En 1947, les clés de la cité (celle du Grand Bayonne, du Petit Bayonne et de Saint Esprit) sont confiées aux Bayonnais.
Le 5 Août 1949 : élection d’un roi en remplacement de la reine des Fêtes ; un chant lui fut composé : « Oh ! Léon, Léon, roi de Bayonne, Roi de Bayonne
Oh ! Léon, Léon roi de Bayonne et des couillons ! »
Depuis la mort de ce personnage des plus sympathiques, sa marionnette géante, le mercredi de l’ouverture, s’installe sur le balcon de la mairie. Et chaque jour, six courtisans (marionnettes de quatre mètres) s’en vont par les rues de la ville réveiller le roi : un maréchal (représentant l’ordre public), un fou (symbole des festivités), une favorite, une gouvernante (le bien-être), un médecin (la santé) et un chocolatier (la gastronomie)
Enfin, en 1954 le verte et le rouge, couleurs du Pays Basque, sont instaurées ;
puis plus récemment le blanc et le rouge, qui dominent aujourd’hui.

Ecrit par Vassof


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