Bordeaux

La terrible légende du dragon de la rue de la Vieille Tour …

Tous les bordelais connaissent la rue de la Vieille-Tour entre la rue Porte-Dijeaux et le cours de l’Intendance, nom qui rappelle l’ancienne tour romaine qui existait encore en 1812. Beaucoup moins nombreux sont ceux qui connaissent la terrible légende attachée à cette tour depuis lors disparue.



La légende

A cette époque, la ville de Bordeaux appartenait aux Anglais et dans la fameuse tour se trouvait un canon, utilisé pour annoncer le couvre-feu ou bien pour donner l’alarme en temps de guerre. Au sommet de la tour, les Anglais faisaient flotter leur étendard orné de léopards que les bordelais appelaient « dragon ». On rapporta très vite à ce propos des choses extraordinaires et on menaça les enfants qui criaient de les livrer au dragon.

On racontait qu’un dragon monstrueux, recouvert d’écailles s’était installé dans la tour et menaçait les habitants de la ville de souffler peste ou choléra s’ils ne lui apportaient pas tous les dimanches une jeune-fille vierge âgée de 15 à 20 ans ainsi qu’un tombereau de légumes et d’herbes afin de le nourrir. A la grande désolation des bordelais, l’affaire dura plusieurs mois et chaque semaine voyait disparaître une innocente jeune-fille.

La crosse de Saint Martial

Quand un de ces dimanches, une certaine Nicolette, fort jolie et fort intelligente, fut désignée pour entrer dans la Tour du Dragon, cette fille de laboureur réussit à parler au Dragon et à garder temporairement la vie sauve après lui avoir promis le meilleur vin et la meilleure nourriture de Bordeaux.

L’escalier de la Tour du Dragon
Photo Hôtel Tour Intendance

Grâce aux effets du vin mais aussi à son charme et à son intelligence, elle apprit de la bouche du monstre qu’on ne pourrait le forcer à quitter la Tour qu’en lui présentant le bâton miraculeux de Saint Martial, bâton pastoral doué de pouvoirs miraculeux, que le Pape Saint Pierre avait remis il y a bien longtemps à Martial avant de l’envoyer convertir l’Aquitaine au christianisme et qui reposait depuis des années dans la Cathédrale de Limoges.

La mort du Dragon

Douze jurats de Bordeaux furent envoyés à Limoges pour négocier l’emprunt du fameux bâton de Saint Martial, six furent retenus en otage pour garantir l’emprunt et le bâton de Saint Martial arriva enfin à Bordeaux. L’évêque se hâta en grande cérémonie vers la Tour du Dragon. Dès que le bâton en eut touché le mur, le Dragon effrayé en jaillit dans un bruit étourdissant et sauta dans la Garonne où il s’abima dans une pluie de flammes. Nicolette était sauvée et tous les bordelais lui firent une fête magnifique. Elle fût demandée en mariage par un riche et beau seigneur de la région. Tout ceci n’empêcha cependant pas qu’on continua de raconter l’histoire du Dragon aux enfants afin qu’ils restent sages !

La triste fin de l’histoire nous apprend que les bordelais ayant eu connaissance des autres pouvoirs magiques du bâton se St Martial, notamment de sa capacité à faire venir la pluie, décidèrent de le conserver dans la basilique Saint Seurin. Quant aux otages, la légende nous dit qu’ils n’étaient pas des jurats mais en fait de pauvres hères payés pour cette mission et que devant le refus bordelais de rendre la crosse de St Martial, ils furent ensevelis jusqu’au cou et massacrés sur une place de Limoges.

Plus de remparts à Bordeaux, plus de Tour, le bâton de Saint Martial disparu de l’église Saint Seurin depuis la Révolution, il ne nous reste plus que le récit d’une bien tragique légende ….

Source : Contes et Légendes du Vieux Bordeaux – Michel Colle

Ecrit par Dominique Mirassou


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