Bordeaux

Entre "La Belle époque" et "les grandes plaies" Panorama de Bordeaux 1900

En 1900, Bordeaux dépasse les 250.000 habitants. A côté des activités portuaires et commerciales, de grandes industries assurent l’emploi, telles que la Manufacture des Tabacs, ou le chemin de fer du Midi. Le petit commerce se développe, outre les boulangeries et autres épiceries, quelque 3500 débits de boissons s’étalent tout au long des rues. Le pays vit en paix, on boit, on danse, c’est « La Belle Epoque ! »



Après le traumatisme de la guerre de 1914, les Années folles s’imposent. Bordeaux s’amuse mais sans jamais tomber dans l’excès. Les élégantes bordelaises s’habillent dans les rayons haute-couture des grands magasins comme les « Dames de France » (aujourd’hui « Galeries Lafayette »). Bordeaux peut alors s’enorgueillir de posséder une vingtaine de maisons de confection réputées, employant de 30 à 100 ouvrières, dont l’influence va bien au-delà de l’Aquitaine.

Entrée Pont de Pierre
carte Postale

Une clientèle fortunée régionale mais aussi étrangère fréquente les maisons de mode locales. L’entre-deux-guerres voit le triomphe de la gastronomie bordelaise, et Bordeaux représente la capitale de la bonne chère alliée au bon vin. Curnonsky, proclamé prince des gastronomes en 1927 par la revue « Le bon gîte et la table », affirme que « la gastronomie à Bordeaux et sa pratique au restaurant justifie à elle seule un déplacement depuis le fin fond de l’Europe, voire de plus loin encore ».
Dès le mois d’août 1910, les Bordelais découvrent l’aviation à Croix d’Hins puis à Mérignac dans une vaste prairie du nom de Beaudésert. Le Péruvien Bielovucic est le premier à relier Paris à Bordeaux en septembre de la même année. Le champ d’aviation de Beaudésert voit s’entraîner de futures célébrités comme Maryse Bastié, Costes et Bellonte. Premier constructeur bordelais, Edmond de Marçay construit 400 avions SPAD, au 176 rue Achard, à Bacalan entre 1916 et 1918. Le 10 Juin 1931, Beaudésert devient officiellement l’aérodrome de Bordeaux-Mérignac. Détruit pendant la guerre 1939-1945, il ne sera remplacé qu’en 1959 par l’aéroport actuel. Paul Legendre, négociant cordier, est le premier utilisateur d’une machine sans chevaux en Gironde, le premier propriétaire d’une automobile. Un autre pionnier bordelais de l’automobile, Joseph Journu, introduit l’emploi des voitures à moteur dans l’armée. Concurrent malheureux de l’extravagante course Paris-Madrid en 1903, Journu participe en 1906 à l’organisation et au repérage d’un circuit européen de plus de 3000 km. La propriété de la famille Journu aux Quatre-Pavillons devient le rendez-vous incontournable de l’automobilisme sportif.
La revue « La Vie au Grand Air » affirme que Bordeaux est devenue la capitale de l’automobile. Le début du siècle connait le foudroyant succès populaire de la bicyclette, les courses et les clubs se multiplient, le premier Tour de France (1903) fait étape à Bordeaux. De 1900 à 1914, le boom industriel nécessite un aménagement des appontements des quais, la mise en service de grues, silos, voies ferrées, transbordeurs. Le commerce maritime reprend de plus belle avec de nouvelles destinations, Argentine, Chili, Colombie, Venezuela. A Bordeaux, Radio Sud-Ouest, patronnée par le journal La Petite Gironde diffuse sa première émission en 1924.

Beau-Désert
photo AMTMANN, Théodore - Musée d’ethnographie de Bordeaux 2 - Université Victor Segalen Bordeaux 2

La première séance de cinéma à Bordeaux date du 18 février 1896. En 1900 quatre salles fonctionnent dans la ville : Les Folies bordelaises, les Bouffes bordelais, le Théâtre Français et l’Alcazar.
Cependant la Belle Epoque n’est pas pour tout le monde. Le 30 mars 1900, la durée du travail est « limitée » à onze heures par jour. La tuberculose et la diphtérie continuent de faire des ravages. Le taux de mortalité reste élevé, l’alcoolisme fait de plus en plus de dégâts, l’absinthe reste un fléau, les cabinets médicaux sont rares. L’espérance de vie est de 45 ans, quinze enfants sur cent n’atteignent pas l’âge d’un an. Ce siècle qui s’annonçait joyeux et festif va devenir avec les deux grandes guerres mondiales, un des plus sanglants avec ses champs de batailles, véritables abattoirs humains, et ses innombrables victimes civiles. En moins de cinquante ans la commune de Bordeaux recueille par deux fois le gouvernement de la France, et connaît débats, contestations et affrontements qui n’atteindront cependant pas les violences physiques d’autres régions de l’hexagone. Les privations, les déplacements d’office, les bombardements, les attentats, les accrochages, les déportations, et autres faits de guerre vont frapper très durement la population civile. A partir de l’après guerre, c’est une nouvelle ère pour Bordeaux qui va s’ouvrir …
Sources : Les dossiers d’Aquitaine - Histoire des Maires de Bordeaux.

Ecrit par Dominique Mirassou


Recherche

Nous suivre

Vous pouvez nous suivre sur les différents réseaux sociaux ci-dessous!


Newsletter!

Recevez directement le nouvelles actualités de Bordeaux Gazette.

Bordeaux Gazette Annuaire

Et si je vous racontais...

Chapitres : 1 - 2 - 3 - 4 - 5
Jeanne et Gédéon

Chapitres : 1 - 2 - 3 - 4 - 5
On ne sait jamais de qui l’on peut avoir besoin

Chapitres : 1 - 2 - 3 - 4
Et cum animo

Chapitres : 1 - 2 - 3
Une Vie de Chat

Chapitres : 1 - 2 - 3
Les Danseurs

Nous suivre sur Facebook

Agenda