Bordeaux

Bordeaux maison écocitoyenne : L’humain espèce invasive ?

Au milieu de la poussière de la ville et de la chaleur de l’été, se tient un petit havre au frais et au calme, qui nous rappelle qu’il n’est pas trop tard pour faire baisser la température. Sortez des murs de Bordeaux qui grouille d’activité estivale, et rendez vous à la Maison Ecocitoyenne de Bordeaux. Vous y trouverez une exposition qui remet notre cohue à sa place : L’Humain, espèce invasive ?



L’Humain, espèce invasive ? offre, au coeur de la ville agitée, l’espace pour remettre l’importance de notre évolution à une échelle plus large que nos échéances sociales et professionnelles. Un projet qui s’étale sûr une dizaine de panneaux, suffisant pour nous rappeler avec beaucoup de pédagogie, ce qu’avait pointer Charles Darwin deux siècles plus tôt : l’humain n’est pas au centre de l’écosystème, il est une espèce comme une autre, et fait partie d’un cycle complexe qui ne dépend pas que de lui. Pour cela, l’exposition se base sur une recherche approfondie de la notion d’écosystème, de nature, et de son fonctionnement. La présentation met l’accent sur la relation d’interdépendance qui nous lie à notre environnement et ses habitants, et comment la méconnaissance de nos discrets voisins pourrait nous nuire autant qu’à eux. Le résultat de ce travaille est une exposition qui nous invite à des solutions à la fois à l’échelle individuelle et politique.

(Re)trouver notre place
Depuis Arthur Georges Tansley dans les années trente qui souligna l’importance des échanges de matières entre les espèces et leur milieu en créant le terme d’ « écosystème », nombre de scientifiques et d’acteurs politiques se sont penchés sur la question. Lorsque cette notion voit le jour, elle bouleverse plusieurs champs scientifiques puisqu’elle décrit pour la première fois le vivant, non pas comme un amas d’éléments à étudier côte à côte, mais comme un ensemble interdépendant. C’est cette idée d’unification que l‘on retrouve dans le panneau ouvrant l’exposition. On peut y lire les deux définitions du mot « Nature ». L’une la décrit par son caractère scientifique, l’autre rappelle son identité conceptuel : « Ensemble des propriétés fondamentales d’un être ou d’une chose ». On retrouve la notion de « fondamentale » tout au long de l’exposition puisque celle-ci présente l’écosystème comme la fondation de toute forme de vie et de production. Une fondation constamment en mouvement, qui évolue selon l’activité de ce et ceux qui la composent. Et l’activité humaine n’en est pas exemptée. Elle modifie l’écosystème tout en y puisant ses ressources. C’est avec cette idée en tête que, depuis 1995 ont voit apparaître la notion de « services écosystémiques » dans les travaux scientifiques sur la préservation de l’environnement. Une idée dont les limites de la définition font encore débat dans la communauté scientifique, mais dont l’exposition résume le principe comme l’ensemble de l’activité que produit et dont dépend la biodiversité. C’est avec ces idées en tête que cette exposition nous invite à réfléchir à notre place dans l’environnement, et à prêter attention aux autres espèces que notre invasivité peut impacter.
Au delà de notre rôle dans le grand mouvement des choses, la Maison Ecocitoyenne nous rappelle à notre place dans son sens le plus concret : la région Aquitaine. Avec ses paysages variés, des vignobles secs aux zones humides, notre région mérite une attention toute particulière. En expliquant la particularité de la région et les différentes façon de répondre à ses besoins spécifiques, le visiteur réapprend à prêter attention à ce qui l’entoure, et à soigner avec précaution son environnement. À l’heure où l’écologie est au centre des luttes, et donc de la réthorique médiatique, le message passé ici est clair : il ne ne faut pas seulement faire, il faut faire bien.

Araignée sur une Eschschlozia en Californie

Politiser l’écologie et utiliser le politique
De la première trace de sédentarisation à la révolution industrielle, l’environnement connaît une dimension politiques puisque la gestion des ressources est nécessaire à la production. Elle est donc la source de pouvoir des sociétés depuis le Néolithique, du système agraire jusqu’au capitalisme contemporain. Et si elle est l’origine du pouvoir, elle devient forcément un outil politique.
Avec l’apparition des problématiques liées à sa préservation, et des concepts comme celui des services écosystémiques, certains ont décidés d’inverser notre façon de penser l’environnement. Au lieu de se questionner sur ce qu’il peut nous rapporter, Pavan Sukhdev, spécialiste de l’économie environnementale, appelle à s’interroger sur ce que la nature nous couterait si elle avait un prix. Selon une étude d’Arte, si les dommages que la production causés à la nature étaient compris dans les produits, ceux-ci coûteraient huit pour cent plus cher. L’exposition nous informe que la valeur des services écosystémiques par an à été estimée entre 125 000 et 140 000 milliard USD. L’idée ici n’est pas de fixer un prix à payer pour ces services mais de souligner la valeur et l’importance du bon fonctionnement de l’environnement dans notre quotidien. D’ailleurs l’exposition nous le rappelle : « La biodiversité n’est pas seulement un outil de production. C’est la condition même de l’existence de la production ».

Exposition L’Humain, espèce invasive ? à la Maison Ecocitoyenne de Bordeaux

Si ce projet nous rappelle que la nature est un enjeux politique, il nous invite également à participer aux démarches politiques la concernant. Et puisque l’essence de la politique se situe à la rencontre autour d’un projet, l’exposition en donne quelques exemples pour nous inspirer. Parmi eux, celui de l’agriculture urbaine : se réapproprier la ville et ses périphéries pour créer des espaces verts et produire des fruits et légumes dans des endroits inattendus. Cette pratique permet la sensibilisation et la formation à une agriculture responsable, tout en nous réapprenant à prendre soin du milieu qui nous entoure. L’exposition nous rappelle aussi l’utilité de nos élus locaux en nous encourageant à les mobiliser. Elle se conclu sur des exemples de politiques locales déjà en place, nous laissant ainsi avec la conscience que l’action est possible, et avec l’envie d’en demander plus.

Ecrit par Anna Vandercolden


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