’’ LOVE, JANIS. ’’

Le 6 janvier sortait en salle le documentaire d’Amy Berg ’’ Janis ’’, un portrait sur la célèbre chanteuse de la fin des 60’s, Janis Joplin. Réflexions et impressions.



Janis for ever
Il est encore répandu aujourd’hui de soutenir l’idée d’une presse totalement distanciée de son sujet et« objective », quoi que ce mot veuille vouloir dire. Et même si la démarche est louable sur le papier et souhaitable dans bien des cas, il serait abject et simplement sans intérêt de parler de Janis d’Amy Berg autrement qu’avec ses tripes. L’affreuse vérité c’est qu’il n’y a pas de «  bonne et suprême méthode » d’écriture d’un article. Celui-ci est une déclaration d’amour.
Une réalisation fine et sincère. Après de longs jours d’attente, je me suis enfin décidé à aller à l’Utopia, jeter un œil sur ce nouveau documentaire qui s’est fait plutôt discret dans sa communication, mais dont tout le monde parle un petit peu autour. « T’as vu ? Y a un documentaire sur Joplin à l’Utopia. - Ah ouais  ? Bah, je le verrai peut-être. Un jour. En streaming. Si j’y pense. »(extrait d’une conversation entendue dans le tram) Alors me voilà. Curieux sans vraiment d’attentes. Qui sait que de toute façon, rien que pour écouter du Joplin dans une salle de cinéma, ça vaut le coup. Portée par le fabuleux travail de réalisation et de recherche fastidieuse d’archives d’Amy Berg, la voix de la chanteuse Cat Power s’élève doucement pour lire les mots de Janis, à travers ses notes, ses lettres à ses amis, à sa famille auprès de laquelle elle s’excuse constamment d’être « une telle déception » . Dès les premiers instants, la salle de cinéma s’est suspendue. On le savait, personne n’en sortirait indemne. Coupé entre témoignages nombreux, récits d’une vie bouleversée sur sa fin (la véritable carrière musicale de Joplin n’a pas duré plus de 5 ans) et extraits musicaux d’une rare intensité, Janis réussit ce défi de nous plonger directement dans son récit. La salle riait, souvent. Pleurait, parfois. Et vibrait, constamment.

Little Girl Blue
Globalement, on connaît tous un peu sans le savoir la vie de Janis Joplin. Parce que pour être Janis Joplin, à l’époque de Janis Joplin, il faut avoir eu une vie de Janis Joplin. Si je vous perds, laissez moi retracer un peu le personnage.
Une écorchée vive, d’une rare sensibilité, avec une intelligence fine et un tempérament fort. Qui chantait, écrivait et vivait avec toutes ses tripes.
Le pari du documentaire d’Amy Berg ? Racontait un personnage. Une jeunesse vécue difficilement. Parce que les gens sont cruels. Parce qu’elle ne correspond pas aux normes. Parce qu’elle a cette envie de plaire et ce besoin de se sentir aimer.
Et puis la découverte qu’elle avait un don. Cette voix, qui lui a ouvert la voie vers une vie nouvelle. Son écriture, sa poésie qui a le timbre du blues, la romance de la folk et l’énergie du rock. Et à tout ce tableau sensible, la réalisation vient apporter beaucoup de joie. Elle transmet cette envie d’être ensemble, de danser, d’écouter de la musique, d’aller vers les gens dans un esprit de naïveté enfantine en disant presque «  tu veux être mon ami  ? ». C’est sincère, c’est beau et c’est aussi ça l’héritage de Janis Joplin. Celle-ci jalousait un peu les grandes chanteuses jazz qui selon elle « pouvaient, en deux notes te faire sentir comme si elles avaient raconter tout l’univers ». Mais si on peut raconter l’univers de Joplin en deux mots, ce serait simplement avec sa signature : Love, Janis.

Ecrit par Gabriel Taïeb


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