Le déclinisme persistant des Français …

Incurables pessimistes toujours plus ou moins tracassés voire obsédés par la perspective du déclin de leur pays, les Français entre deux éclairs d’espérance s’enfoncent régulièrement dans leurs tristes certitudes : le pays s’enfonce, recule, l’effondrement n’est plus très loin, l’agonie sans aucun doute nous guette.



De tous temps et de tous milieux sociaux …

Qu’il soit de gauche ou de droite, engendré bien sûr par des raisons différentes, qu’il soit populaire ou modéré ou encore intellectuel, ce pessimisme chronique et persistant frappe toutes les couches de la société et ne date pas d’hier dans notre pays. César lui-même parlait de Gaulois vaillants mais prompts au découragement et doutant de leur destin.

Tout au long de son histoire, la propension au découragement, la tyrannie du doute, la dépression latente semblent bien être inévitables, comme inscrits dans l’ADN de notre pays. Tantôt la France brille et convainc, mais très vite l’inquiétude de l’échec l’étreint.

Même en période économiquement faste, comme dans les années 1960, alors que la France tenait très bien sa place dans les premiers rangs et progressait, paradoxalement, les Français ne reconnaissaient pas l’amélioration de leur propre sort.

Depuis le milieu des années 70, de crises en crises sociales, politiques, économiques, notre pays ayant perdu une partie de sa grandeur d’antan, fait aussi l’expérience d’une fierté nationale blessée, d’un passé trop prestigieux, d’une grandeur française désormais introuvable.

Un pessimisme record ressort de toutes les enquêtes d’opinion faites auprès de nos compatriotes : victimes expiatoires d’une mondialisation qui les inquiète et même les révulse, se jugeant mal préparés à y faire face, moins capables de s’adapter que les autres, voyant en l’Europe une traîtresse, autant de craintes compréhensibles et certes discutables, mais aussi et surtout un art très latin d’attribuer au dehors les maux qui viennent de l’intérieur même de notre pays.

Alain Duhamel lors de la remise du prix Montaigne à Jean Pierre Le Goff

La passion d’hier, le rêve du temps malheureusement passé, le fameux bon vieux temps, alimentent une nostalgie romancée et oublieuse de l’évolution positive des protections et d’un état social beaucoup moins développé en ces époques injustement bénies.

Les bonnes nouvelles, ne faisant pas partie des nouvelles, les sujets de mécontentement certes ne manquent pas, la dramatisation médiatique perpétuelle transforme tout événement en catastrophe et fournit aux chantres du déclinisme, essayistes, écrivains, journalistes de tous bords, de quoi théoriser et alimenter leurs chroniques annonciatrices du pire. Des raisons de s’inquiéter, bien sûr il y’en a et il y’en aura toujours, de là à voir une agonie, là où il y’a crise, la France est encore très loin du suicide.

Entre affaissement économique, chômage, tempête sociale, terrorisme, etc … le sentiment des Français est logiquement à la colère à la révolte et à la crainte. La crise pourrait bien d’ailleurs demain devenir une tempête, alors qu’il serait bon tout de même de rappeler que la France n’est pas sans moyen, pas plus à l’agonie que privée de destin, que ses atouts sont nombreux et qu’elle n’est pas la seule à vivre avec beaucoup de difficultés cette gigantesque évolution du monde.

Alors que les solutions ne seront ni faciles, ni indolores, la France va inévitablement avoir besoin de persévérance, d’unité et de constance dans l’effort, autant de qualités qui ne lui sont pas « génétiquement reconnues », loin des rêves proposés par certains et des critiques des déclinistes patentés.

La France a besoin d’un projet clair, d’une ambition collective, d’un chef qui l’incarne d’une main ferme et de retrouver une unité confirmant que les solidarités au sein de la Nation ne seront pas oubliées. Ce chef-là doit bien exister !

(Sources : Pathologies politiques françaises (Alain Duhamel)).

Ecrit par Dominique Mirassou


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