Alain Juppé, Maire de Bordeaux, avait invité pour ce regard croisé : Françoise Cartau, déléguée régionale de l’Union Bouddhiste de France, le Pasteur Emmanuel Alvarez, président antenne locale Bordeaux-Gironde de la Fédération protestante de France, le Recteur Tareq Oubrou, Imam de la Mosquée de Bordeaux, Monseigneur Marc, représentant les Églises Orthodoxes à Bordeaux, Alain David Nacache, Grand Rabbin de Bordeaux et du Sud Ouest, le Cardinal Jean-Pierre Ricard, Archevêque de Bordeaux.

Les 2 étages pleins, l’Athénée Municipale, n’ont pas apprécié que pour une convocation à 18heures30, Alain Juppé arrive à 19 heures, ce qui a provoqué une vive réaction de sa part en spécifiant :

"C’est la première fois que je suis accueilli de cette manière dans une salle" et il ajouté qu’il arrivait d’une réunion à la CUB et que son agenda spécifiait 19 heures pour la réunion.

Ce genre de réaction marquerai-t-il un début de divorce entre Alain Juppé et les Bordelais qui ont peu apprécié son changement de cap ?

Tareq Oubrou, Emmanuel Alvarez, Françoise Cartau, Alain Juppé, Jean-Pierre Ricard, David Nacache et Monseigneur Marc

photo Bordeaux Gazette - Bernard Lamarque

Cette mise au point faite, le Maire a repris la parole pour remercier les autorités religieuses avec lesquelles il s’agit d’aborder les problèmes de la ville :

"Vivre en ville, vivre ensemble qu’est-ce que çà veut dire ? Ce choix est tout à fait important car aujourd’hui les villes c’est 80% de la population et cela va continuer, nous avons choisi de faire de notre ville une métropole d’un million d’habitants".

Il reprend ainsi le schéma développé par Vincent Feltesse en re précisant que Bordeaux manque d’emploi à offrir aux nouveaux arrivants, le choix de la métropolisation de Bordeaux impose d’élargir le bassin d’emploi et il faut aussi savoir, que 50% des bordelais vivent seul.

En quoi cela peut-il intéresser les religions et comment répondre à cette question ?

Pour Françoise Carteau : "il s’agit d’apporter notre conviction dans la rencontre pour lutter contre un monde où l’on ne se parle plus, vivre ensemble de nos richesses et de nos diversités".

Pour Emmanuel Alvarez : "nous devons être les artisans de la planète, en référence à un texte de l’évangile du Sermon sur la Montagne. Être ensemble à faire reculer la pauvreté."

Pour Monseigneur Marc : "le fait d’être ici, balaye quelques idées reçus et cela prouve qu’il peut y avoir expression des religions dans un espace public sans qu’il y ait confrontation. Notre entente est fondé sur un respect et une tolérance mutuelle qui s’éloigne de tout syncrétisme, nous nous devons de mieux reconnaitre l’action des uns et des autres et participer selon ses moyens à la vie de la cité"

Pour Tareq Oubrou "les religions ont du mal à avoir une posture d’équilibre dans ce monde qui change sans arrêt et où il faut repenser la tradition".

Pour David Nacache "la tradition ne se révèle que dans le face à face, nous savons que l’on peut payer cher le prix du cloisonnement, décloisonnons au maximum et c’est ainsi que nous aurons la chance de vivre ensemble".

Pour fermer la marche Jean-Pierre Ricard veut faire partager la conviction "qu’un groupe doit s’accepter différent les uns des autres pour accepter d’autres groupes, et que l’évangile est un message de fraternité universelle sans exclusion".

Avec des mots différents, on peut dire que tout les intervenants ont souhaité aller vers l’autre en toute liberté et solidarité. Souhaitons que le message soit reçu.

A l’issue de la Conférence un appel a été lancé pour un dialogue inter religieux au service de la Cité, à Bordeaux, en France et dans le monde.